«En pointant du doigt une fille ou une femme qui n’est pas du même statut social et qui peut être dominante, on retourne le stigmate. Samedi, à Toulon, ils étaient une centaine à marcher, en short. Quand bien même l’agression venait d’un groupe de filles. Réseaux sociaux Consulter la page Facebook de Mme Cécile Muschotti Consulter le compte Twitter de Mme Cécile Muschotti . Députée LREM de la 2ème circonscription du Var Commissaire aux affaires culturelles et éducation. 6 talking about this. La formation professionnelle notamment à travers l’apprentissage doit être un levier pour ces métiers qui font, aussi, notre fierté nationale. Jusqu’au milieu du XXe siècle, ne pas se couvrir les cheveux suffisait pour être taxée de femme de mauvaise vie. Dans cet entre-deux de l’adolescence, il faut prouver que l’on respecte toujours cette morale attendue. «Il faut couvrir l’objet possédé du regard des autres. Comme on ne peut pas connaître la sexualité des gens, on cherche des signes extérieurs», analyse Isabelle Clair, sociologue du genre au CNRS. «La femme doit avoir une sexualité vertueuse, mais il y a aussi une injonction à être désirable. Car le vêtement féminin est censé refléter une supposée moralité sexuelle : une fille bien se couvre, une traînée se dévoile. A lire aussi Inventaire à la pervers des insultes de rue. Le problème est bien plus profond qu’une simple question de religion, ce sont des mécanismes du patriarcat qui ont été vraisemblablement très bien ingérés et revomis sur la première femme à découvrir son corps qui passait.», Recevez la newsletter quotidienne de Libération pour ne rien manquer de l'actualité, Le journal du jour en exclusivité et le journal de demain avant tout le monde.

Verdict : 7 % des injures adressées aux femmes portent sur leur apparence physique (contre 1 % pour les hommes). «La domination masculine fonctionne là-dessus : si des femmes n’y cédaient pas, elle ne fonctionnerait plus depuis longtemps, résume l’historienne Christine Bard, auteure de Ce que soulève la jupe (Autrement, 2010). Sur mes terrains de recherche, j’entends souvent qu’"une fille qui bouge, c’est une fille qui cherche".» En somme, quelle autre raison une fille aurait-elle de s’approprier l’espace public que de vouloir séduire, ce que son statut de femme ne devrait pas lui permettre ? «Parler du vêtement est une façon de parler du corps à distance. Technologie rime-t-elle avec démocratie ? Amandine Lebugle, docteure en démographie à l’Institut national d’études démographiques (Ined), a analysé les insultes les plus utilisées dans l’espace public. Et en le faisant en groupe, les filles montrent d’autant plus qu’elles, au moins, font ce qu’il faut comme il faut. Citoyen engagé, soucieux de la dégradation du climat sociopolitique, l’acteur césarisé interprète au théâtre un monologue tourmenté sur les ravages de la guerre.

«Au cours du temps, les agressions ont toujours existé alors même qu’il y a eu des modes très pudiques», rappelle Christine Bard.

Et la critique d’un tel comportement est exacerbée lorsque des rapports de classe sont à l’œuvre.

AFP. Les femmes peuvent être gardiennes de la morale.». Il faut avoir une désirabilité modérée», résume Amandine Lebugle. Mais le vêtement n’est pas le seul gardien de la vertu des filles : la mobilité géographique a aussi son importance. C’est à l’adolescence qu’on entend le plus souvent des insultes de type «t’es habillée comme une pute». Profitez du journal du jour en version numérique et du journal du lendemain avant tout le monde, Le minishort, chiffon rouge qui en dit long sur le sexisme moral, Libération en version papier et numérique, Cécile Muschotti (C), organisatrice de la manifestation «marche en short», le 25 juin 2016 à Toulon, Inventaire à la pervers des insultes de rue. A Toulon, «ce n’est pas pour rien que ça s’est passé dans un bus, note Isabelle Clair.

Parce que là n’est pas le débat. Les transports sont particulièrement stigmatisés parce que ce sont des lieux de perdition des filles. Budget : les 100 milliards de la relance sous les projecteurs, «Charlie Hebdo» : un suspect à l’identité insaisissable Abonnés, Tests osseux : une méthode d’un autre âge, Le progrès, casse-tête de la gauche Abonnés, Trump-Biden : «Le débat peut jouer sur l’intention d’aller voter», Un million de morts du coronavirus dans le monde, A Lubumbashi, la nuit des revenants du sécessionnisme, Labour : Keir Starmer à la reconquête des fiefs perdus Abonnés, «The Social Dilemma» ou comment des repentis des réseaux sociaux investissent Netflix, «La gauche a longtemps été prisonnière du modèle productiviste» Abonnés. L’insulte stigmatise la femme qui les opprime, pas la femme en tant que femme», a pu constater Isabelle Clair.

Des hommes et des femmes, pancartes à la main, qui ont réagi à l’agression verbale dont Maude Vallet dit avoir été victime, il y a deux semaines. Cécile Muschotti (C), organisatrice de la manifestation «marche en short», le 25 juin 2016 à Toulon Photo BERTRAND LANGLOIS. «Elles se hissent» socialement, affirme la sociologue. 310 talking about this. Elles ne peuvent pas se parer de la vertu du statut de femme ou de mère.» L’impensé collectif veut qu’une femme soit respectable si elle dépend d’un homme : son père lorsqu’elle est enfant, son mari à l’âge adulte.