Les convois de déportation étaient formés par des regroupements de 1 000 à 3 000 personnes. Génocide arménien résumé court.
Des tribus kurdes organisées et armées par le gouvernement répandaient plus que jamais la terreur dans les provinces arméniennes, particulièrement les territoires d’où l’armée russe s’était récemment retirée. Aussi, pour assurer l’avenir, dans ce but sacré, la raison d’état exige que tous les éléments suspects disparaissent. Le plus célèbre de ces épisodes est celui des « Quarante jours du Moussa-Dagh », immortalisé par le roman de Franz Werfel : sur cette montagne de la côte méditerranéenne, une population de 5 000 personnes (principalement des femmes et des enfants), dont 600 combattants, résistèrent plus de 40 jours au siège de l’armée turque. Finalement, la France abandonnait les Arméniens à leur sort en 1921 et bradait la Cilicie aux Turcs, ce qui provoqua l’exode de tous les Arméniens de Cilicie vers la Syrie et le Liban. L’idée est nouvelle et terriblement efficace: c’est la déportation de toutes les populations civiles arméniennes vers les déserts de Syrie pour des prétendues raisons de sécurité. Face aux revendications arméniennes, la riposte des autorités turques fut radicale.

Il envoya sur Sassoun une véritable armada : la 4e armée turque et la 26e division commandée par Zeki pacha, forte de 12 000 hommes, ainsi que 40 000 Kurdes armés jusqu’aux dents, qui se livrèrent à une véritable boucherie qui dura plusieurs semaines. La destination réelle est la mort. En dehors des régions historiquement arméniennes, existaient aussi d’importantes communautés dispersées sur tout le territoire, en  particulier à Constantinople, où le patriarche était le représentant de la nation devant les autorités. En 1914, les Arméniens n’étaient plus que 2 250 000 (suite aux massacres, conversions forcées à l’islam et à l’exil). Tous les Arméniens des provinces (vilayets) orientales, soit 1 200 000 personnes, d’après les statistiques du patriarcat, disparaissent définitivement d’un territoire qui était le cœur de l’Arménie historique depuis des millénaires. Si ce procès resta sans suite, il a toutefois le mérite d’avoir existé et prouvé (si besoin était) la véracité du génocide, grâce entre autres à ses minutes et conclusions publiées dans le supplément judiciaire du « Journal officiel » ottoman. En 1922, à Smyrne, les Arméniens furent massacrés (en même temps que les Grecs) pour la dernière fois en Turquie. Quelques mois plus tard, au congrès de Berlin qui conduisit à la révision  du traité de San Stefano, l’Anglais Salisbury fit transformer l’article 16 en...  61, en y rajoutant une phrase assassine qui rendait très aléatoire l’application des réformes.
Préalablement préparés, des soldats, des Kurdes, des Tcherkesses, des Tchétchènes et des bandes de tueurs spécialement recrutés massacrent la population arménienne, sans distinction d’âge et de sexe. L'exposé historique ci-dessous est de Jean-Varoujean GUREGHIAN (voir réf. Les deux autres partis, le Hentchak, créé en 1887 à Genève et le Dachnak, créé en 1890 à Tiflis, ont tous les deux des philosophies révolutionnaires marxistes et sont plutôt partisans d’actions violentes et spectaculaires ; ce qui n’est pas le cas des Armenakans. Nombreux furent ces héros issus du peuple à vouer leur vie à la libération de leur patrie. Ils n’avaient pas le droit de porter des armes (contrairement aux musulmans), ne pouvaient pas témoigner devant les tribunaux.

Plus grave encore, dès août 1914, les inspecteurs généraux européens nouvellement nommés dans les régions arméniennes sont expulsés ; sans que la guerre ne soit déclarée l’Empire turc procède déjà à la mobilisation générale et met sur pied la redoutable « Organisation spéciale », chargée de coordonner le programme d’extermination. D’ailleurs, pendant toute la guerre, la mission militaire allemande était omniprésente en Turquie, et il est vrai qu’un général allemand, Bronsart Von Schellendorf, avait (imprudemment) signé un ordre de déportation avec une recommandation spéciale de prendre des « mesures rigoureuses » à l’égard des Arméniens regroupés dans les « bataillons de travail ». Les représailles reprirent de plus belle. Les chrétiens arméniens étaient l'un des nombreux groupes ethniques vivant dans l'Empire ottoman. Leurs corps étaient souvent affreusement mutilés et gonflés sous le soleil »... L’impunité des auteurs (le gouvernement Jeune Turc allié aux allemands) du premier génocide (1915) laisse la porte ouverte à d’autres génocides... ISBN : 2-7384-7995-2 • octobre 1999 • 208 pages, Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine, La SdN et les Puissances devant le problème arménien. L’Arménie obtint, pour sa part, d’après l’article 16, des réformes assurant la protection de ses habitants. Dans tout l’Empire ottoman, c’est le même scénario : on arrête puis on assassine partout les élites arméniennes. La métamorphose des Jeunes Turcs fut fulgurante. à l’aube du 24 avril, qui deviendra la date commémorative, le coup d’envoi du génocide est donné par l’arrestation à Constantinople de 650 intellectuels et notables arméniens. Le 17 octobre 1895, des révolutionnaires arméniens occupèrent la Banque Nationale de Constantinople, prenant 100 personnes … La Russie, d’après ce traité, annexait une partie de l’Arménie turque et ne devait se retirer de l’autre partie (de l’Arménie turque qu’elle occupait), seulement après l’application des réformes. Dans ces six vilayets, les hommes sont massacrés, les femmes, les enfants et les personnes âgées sont mis en marche vers des zones de